1- ARGENS (J.-B. Boyer, marquis d’). Mémoires de Mademoiselle de Mainville, ou Le Feint Chevalier. La Haye, Pierre Paupie, 1736. 2 parties, (22), 228 p. 2- CHOISY (Abbé de). Histoire de Madame la Comtesse des Barres. A Madame la Marquise de Lambert. Bruxelles, Fr. Foppens, 1736. 180 p. (mal ch. 140).

Deux ouvrages sur le travestissement et “l’identité de genre” reliés à l’époque. 1- Edition originale. “L’histoire est racontée par Mademoiselle de Mainville, une jeune femme qui se travestit en homme pour échapper à un mariage forcé. Sous son identité masculine, elle devient le ‘feint chevalier’ et se lance dans des duels et des intrigues amoureuses, tout en essayant de préserver son secret. Elle relate son histoire à un ami et dévoile les complexités de sa situation. Le roman aborde des thèmes tels que l’identité de genre, la liberté individuelle et les relations amoureuses. Il est considéré comme un modèle précoce de littérature féministe” (Kessinger Publishing, 2010). L’ouvrage a été censuré et interdit. (Conlon, ‘Siècle des Lumières’, 36:248. Gay, III, 138. Fr. Weil, ‘L’interdiction du roman et la libraire’, p. 625). 2- Seconde édition du récit, par l’abbé de Choisy lui-même, de ses aventures galantes travesti en femme sous le nom de “Comtesse des Barres”. François-Timoléon de Choisy (1644-1724) avait été élevé comme une femme, en son éducation comme en son apparence et il vécut les dix-huit premières années sous des vêtements féminins. Il fut introduit auprès de Philippe d’Orléans “Monsieur” frère de Louis XIV, dont les “tendances efféminées”, selon Choisy lui-même, auraient été renforcées par Mazarin depuis l’enfance afin d’éviter toute turbulence politique. Travesti, joueur, voyageur et diplomate, prêtre, missionnaire et académicien, paré de splendides robes, de diamants et de mouches à la Cour, cet ecclésiastique libertin traversa le Grand Siècle. Il accumula les conquêtes parmi les deux sexes sous plusieurs identités féminines dont “Mme de Sacy” à Paris et “comtesse des Barres” en province. Louvet de Couvray en tira le sujet de ‘Faublas’. Laporte (‘Bibliographie clérico-galante’, p. 54) dit de ce livre: “Ce sont les aventures débauchées de l’abbé, racontées gaillardement et effrontément par lui”. (Gay, II, 520). Provenances: Louis Robert Hippolyte de Bréhan, comte de Plélo (1699-1734) breton d’origine, officier supérieur et diplomate sous Louis XV, il mourut au combat à Dantzig. Bibliophile passionné, son importante bibliothèque passa à son gendre, le duc d’Aiguillon. (Olivier, Hermal, Roton, pl. n°1715). Ainsi que: Raphaël Esmérian, avec son ex-libris (Bibliothèque Raphaël Esmérian, II, 1972, n°103). Une petite trace de restauration à la reliure. Bel exemplaire, parfaitement conservé dans sa première et exceptionnelle reliure.