Le Sicilien ou l’Amour peintre, comédie.

Edition originale. Le privilège est daté du 31 octobre1667, et l’achevé d’imprimer du 9 novembre 1667. Le Sicilien ou l’Amour peintre est joué à Saint-Germain le 14 février 1667, dans le Ballet des Muses, dont il constitue la 14ème et dernière entrée, puis deux ou trois fois, les jours suivants, jusqu’au 20 février. À partir du 10 juin de la même année jusqu’à la fin de juillet, après une grave maladie de Molière, la pièce est donnée au Palais-Royal, accompagnant Attila de Pierre Corneille; elle est imprimée à la fin de l’année 1667, portant la date de 1668 au titre. Il s’agit d’une petite comédie-ballet dont le poète a emprunté la donnée à un certain nombre de ses pièces antérieures: comme dans L’Étourdi, la scène se situe dans une Sicile de convention; quant à l’entrée de Climène chez Dom Pèdre, qui va permettre l’évasion d’Isidore, elle rappelle l’acte III de L’École des maris, ou encore le dénouement de L’Amour médecin et du Médecin malgré lui; cette technique du réemploi est familière à notre dramaturge. Molière emprunte également à la tradition, en faisant du valet Hali, un fourbe fier de son ingéniosité, quand il se pique de réussir, mû par le souci de sa réputation et l’amour de son «art»: On le voit, il y a dans tout cela une invention qui ne se prend pas trop au sérieux et un décousu aimable qui rappelle la commedia dell’arte. Mais, pour être une pièce dénuée de toute prétention, Le Sicilien n’en est pas moins une charmante comédie, et, au dire de Voltaire, la seule des œuvres en un acte du poète qui contienne « de la grâce et de la galanterie ».