[GOUGES (Olympe de)] - ANONYME

L’Etat libéré.

S. l. [avril], 1788.

In-8 (175 x 110 mm), cartonnage à la Bradel moderne, dos lisse, pièce de titre de maroquin lavallière, (2), 73, (1) pages, frontispice gravé.

Edition originale, rare, de ce texte parfois attribué à Olympe de Gouges ou à son oncle, l’archevêque de Vienne Jean-Georges Lefranc de Pompignan. Quoi qu’il en soit, Olympe de Gouges s’en est approprié les idées qu’elle a défendues avec constance, y faisant de nombreuses références explicites et répétées dans ses deux opuscules publiés en cette même année 1788 qui marquent son entrée sur la scène politique : Lettre au Peuple et Remarques patriotiques. À tel point que Robert Merle, dans la préface à l’édition de ces écrits (Éditions La Brochure, 2009), qualifie L’État libéré de  » référent proclamé d’Olympe de Gouges « . L’auteur propose une réflexion sur la nécessité de réformer en profondeur les structures politiques et financières de la monarchie. Il dénonce l’injustice du système fiscal fondé sur les privilèges, fustige le gaspillage de la cour, les dépenses somptuaires, ainsi que les abus d’une administration accusée de conduire le royaume à la ruine. Pour assainir les finances publiques, il préconise la mise en place d’un impôt sur le luxe destiné à financer un ambitieux programme social, ainsi que la création d’une  » caisse patriotique  » : un fonds collectif alimenté par une contribution  » volontaire  » de tous les citoyens, proportionnée à leurs moyens, équitable et progressive. Cette mesure entend faire contribuer les plus aisés, abolir les exemptions injustifiées, et épargner les personnes âgées ainsi que les plus démunis. Olympe de Gouges reprend l’ensemble de ces propositions dans ses propres écrits, revendiquant à plusieurs reprises l’influence directe de L’État libéré au fil de ses deux brochures de 1788.  » J’avais été devancée, pour cette bonne intention, dans un ouvrage qui porte pour titre L’État libéré. Je me le suis bien vite procuré ; j’ai reconnu dans cet écrit bienfaisant une foule de moyens salutaires (…)  » (in ‘Lettre au Peuple’).  » J’ose insister (…) sur le premier moyen que j’ai donné, de la Caisse patriotique, conforme aux vœux de l’Auteur de L’État libéré, avec qui je me suis rencontrée sur cet objet, ce dont je m’applaudis, puisque cette rencontre prouve que les véritables Français pensent tous de même (…) » (p. 23); ou encore :  » C’est précisément mon projet, ou celui de L’État libéré  » (in ‘Remarques patriotiques’). La brochure est illustrée d’un frontispice allégorique gravé sur cuivre par Martinet. (Conlon, ‘Siècle des Lumières’, 88:864). Petits accrocs de papier à la couverture. Quelques rousseurs éparses. Bon exemplaire, non rogné, partiellement non coupé, tel que paru.

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Ref 39245

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