Lettres de Madame Rabutin-Chantal, marquise de Sevigné, à Madame la Comtesse de Grignan, Sa Fille.

Edition en partie originale d’une très grande rareté (Tchemerzine). Publiée quelques mois après l’édition originale, cette version renferme 43 lettres supplémentaires par rapport aux éditions rouennaises parues la même année, portant le total à 177 lettres : 4 adressées à son cousin M. de Coulanges et 173 à sa fille, Mme de Grignan. L’édition originale imprimée à Troyes en 1725 et connue qu’à sept exemplaires, ne comptait que 31 lettres. Cette édition de La Haye s’ouvre sur un « Avertissement de l’éditeur », où ce dernier critique les éditions précédentes, souligne les apports inédits de cette version et célèbre les qualités littéraires de cet ouvrage. Cet avertissement est suivi d’une préface signée par Amé-Nicolas de Bussy, fils de Bussy-Rabutin et cousin de Madame de Sévigné. Il y présente une courte biographie de la marquise, accompagnée de la transcription de la lettre que Madame de Simiane, petite-fille de Mme de Sévigné, lui avait adressée lors de la remise des lettres manuscrites de son aïeule. C’est à partir de ce recueil que furent établies les premières éditions des « Lettres » de Mme de Sévigné. Cette édition de La Haye a joué un rôle décisif dans la reconnaissance de Mme de Sévigné comme l’une des grandes épistolières du XVIIe siècle. Elle a également contribué à la diffusion et à la réception de son œuvre. De plus, elle reproduit le premier état authentique et préservé du texte, avant les interventions du chevalier de Perrin qui, dès 1734, altéra son contenu en supprimant certains passages et en retravaillant parfois le style de la marquise, qu’il considérait comme trop « négligé ». Page de titre imprimée en rouge et noir. Bandeaux, culs-de-lampe et ornements typographiques gravés sur bois. Les pages finales (254 à 298) du tome II comportent, comme il se doit, le catalogue des libraires Gosse et Neaulme. (Monmerqué (éd.), ‘Mme de Sévigné, Bibliographie’, 1862, 11, p. 440. Duchêne, 1974, I, p. 760. Rochebilière, n°675. Tchemerzine-Scheler, V, 820). Quelques discrètes traces de restauration à la reliure. Bon exemplaire, très frais.