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8 pages in-8 (210 x 136 mm).
Importante lettre manuscrite autographe de Marie Lafarge (1816-1852). Le retentissement de l’affaire a été considérable. Le milieu social de Marie Capelle-Lafarge et son probable cousinage avec Louis-Philippe, sa personnalité, l’énigme de l’empoisonnement, y contribuèrent. Accusée davoir empoisonné son mari, son procès eut un grand retentissement. Longue lettre commentant les circonstances de sa propre condamnation. Marie Lafarge sindigne du livre ‘Les Femmes en prison de Joséphine Mallet’ (1843); elle revient sur les analyses supplémentaires demandées au Dr Orfila et sur le réquisitoire qui mit laccent sur le principe dégalité devant la loi. Son admiration pour le style et la compassion de lauteur ne lempêche pas de relever avec fureur « une page cruelle sur les faveurs quobtiennent les grandes dames empoisonneuses et sur légalité devant la loi! Légalité devant la loi! ( ). À la pauvre femme du peuple menée devant le prétoire, on demande compte de ses actions, cest-à-dire de faits à la portée des hommes qui vont la juger! à la grande dame on demande compte de ses pensées, des battements de son cur, des élans de son âme et cette vie intime qui ne relève que de Dieu, cette vie on la fait juger par des négociants, par des industriels qui réduisent tout en chiffres, qui voyent des mystères dinfamie dans tout ce quils ne comprennent pas et qui à la crainte dêtre dupes préfèrent le remord dêtre bourreaux! » Elle poursuit sa diatribe: « On dresse un procès-verbal dautopsie, il ny a pas darsenic, il ny a pas de lésions, doù les médecins concluent pour la pauvre femme quil ny a pas empoisonnement pour la grande dame, que les symptômes sont naturels, que la mort ne lest pas. On sadresse à la chimie une première fois lexpérience manque le tube se casse le résultat est nul mais les médecins qui veulent avoir de la conscience et ne pas se laisser influencer par la position de linculpée, déclarent unanimement que dun résultat nul il résulte les preuves de lempoisonnement. Dautres chimistes ( ) ne trouvent pas de poison!… Mais un procès célèbre ne peut pas sarrêter ( ) ». Lexhumation a lieu. Labsence darsenic rend une pauvre femme à sa famille, à lhonneur et à la vie, mais « pour une grande dame ce nest pas assez que deux expériences négatives ce nest pas assez de onze chimistes qui nont quun mérite de province et dhonnête homme. Il faut mander le prince de la science ! » Et on parle dégalité devant la loi! Cependant elle ne condamne pas ses juges: « On leur a dit par la voix des magistrats et par la voix de la presse que jétais un monstre dautant plus dangereux que je possédais le génie de lhypocrisie. ( ) On leur a montré mes défauts ils en ont fait des vices hideux. On leur a offert la femme de quelques pauvres petites qualités ils ont reculé deffroi comme devant une embâcle « . On joint une autre L. A. S. « M. C. » à M. Espagne réclamant une cuillérée de potion de Heim: « Jai des crampes destomacs à me tordre. Jai pris de léther, du laudanum rien ne me fait, je souffre le martyre ». Plus une L. A. S. de Marie de Léotaud (la victime du vol de diamants dont Madame Lafarge fut accusée).
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Ref 37884
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