Vénus la populaire, ou Apologie des maisons de joie. Traduite de l’anglais. Nouvelle édition.

Edition clandestine de cet ouvrage, l’un des rares essais de philosophie politique qui aborde de front, dans l’Angleterre géorgienne (1727), une question toujours d’actualité, celle de la prostitution, de son interdiction ou de sa réglementation. Mandeville envisage le problème avec pragmatisme sous un triple angle, économique, moral et social. Il balaie les objections religieuses et plaide pour une prostitution contrôlée et encadrée, au nom d’arguments encore fréquemment invoqués : protection des prostituées garantie par la puissance publique, contrôle social et policier, hygiène et surveillance médicale, « officialisation » du statut, démantèlement des réseaux de traite et, non sans provocation, perception d’impôts. Toujours provocateur, Mandeville va jusqu’à préconiser de construire, aux frais de la Couronne, « une centaine de maisons (« Temples à Vénus la Populaire ») dans un quartier convenable de Londres ». Médecin et philosophe hollandais installé à Londres, Bernard Mandeville (1670-1733) est également l’auteur d’une célèbre allégorie sociale, « La Fable des abeilles », qui fait de lui l’un des précurseurs de l’utilitarisme moderne. L’éditeur a reproduit en fin de volume un texte latin de Buchanan, « Pro lena » (éloge paradoxal des maquerelles, p. 130-136). L’une des raretés du catalogue de Mercier de Compiègne (1763-1800). Établi imprimeur-libraire à Paris sous la Révolution, celui-ci se spécialisa dans la production de littérature licencieuse. L’exemplaire est bien complet du catalogue de l’éditeur. (Gay, III, 1314.Halkett & Laing (2e éd.), IV, 103. F. B. Kaye, ‘Mandeville: A Bibliographical Survey’, p. 452. Pia, 1496 pour une réédition. L’ouvrage a échappé à Monglond). Reliure légèrement épidermée. Bon exemplaire imprimé sur papier brun.