Les Essais. Edition nouvelle, prise sur l’exemplaire trouvé après le deceds de l’Autheur, reveu & augmenté d’un tiers outre les precedentes impressions.

Précieuse édition des « Essais », l’édition définitive, base de toutes les éditions futures. Titre dans un encadrement gravé sur bois signé « I.D.G. » (Jean de Gourmont), avec bandeaux et guirlande. Imprimée à Paris par Abel L’Angelier en 1598, dans un format in-8 plus réduit que celui de 1595 et en tirage limité, elle est aujourd’hui rare. « Elle présente le texte définitif, celui de l’édition posthume, corrigé par Marie de Gournay en 1596 lors de son séjour au château de Montaigne sur l’exemplaire autographe, différent de l’exemplaire de Bordeaux » (Balsamo & Simonin). L’ouvrage est augmenté d’environ un tiers par rapport aux impressions précédentes et enrichi de deux tables particulièrement soignées. On y trouve « l’avis au lecteur », substitué par Marie de Gournay à la préface de 1595 sous la forme d’une rétractation, selon ses propres mots : « que l’aveuglement de mon âge et d’une violente fièvre d’âme me laissa naguère échapper ». Le texte, collationné d’après ses corrections manuscrites, constitue la dernière édition à laquelle elle participa directement. « L’édition de 1595 ayant été réalisée de façon trop hâtive, ce dont Mlle de Gournay avait parfaitement conscience, elle veilla à publier [cette] nouvelle édition améliorée, où la plupart des erreurs de la précédente seraient soigneusement corrigées. Parue comme celle-ci à Paris, chez Abel L’Angelier, cette édition de 1598, de bien meilleure qualité, a connu un succès considérable puisqu’elle allait servir de référence » (« Revue française d’histoire du livre », ‘Bibliophiles de Guyenne’, 1993, n°78-81, p. 142). (J. Balsamo & M. Simonin, ‘Abel L’Angelier & Françoise de Louvain’, n° 309. Bibliotheca Desaniana, Cat. Montaigne, n° 29. (ex. incomplet). En Français dans le Texte, N°73. Sayce & Maskell, n° 8. Tchemerzine-Scheler, IV, 877). Page de titre doublée et légèrement pâlie. Quelques petites piqûres et infimes auréoles éparses. Quelques petits accrocs. La page 881 manque (feuillet 3K1). Bon exemplaire, bien relié, le corps du texte est frais et très bien conservé.