L’apothéose du Beau-Sexe.

Edition originale et unique de l’une des spéculations libertines les plus hardies de la période: le sexe ici est à prendre à son sens littéral de « parties génitales de la femme ». « L’auteur se propose de vouer un culte religieux aux organes sexuels féminins et justifie la légitimité de ce choix et l’opportunité d’un retour au paganisme naturel. ‘L’apothéose’ du sexe féminin est réclamée au nom de la Raison (p.64). Le plaisir sexuel est « le seul des plaisirs parfaits, parce qu’il occupe à la fois & les parties du corps et les facultés de l’Âme » (p.128) (…). En conclusion, il convient de « regarder ces Parties comme quelque chose de très vénérable et de très aimable en même temps » (p.85). Quant aux « sacrifices » que l’auteur se propose d’offrir à ces divinités, on devine quels ils sont. C’est au lieu même de ces sacrifices, conformes à la raison naturelle, que la supériorité de la femme [dont l’endurance sexuelle est l’un des atouts] peut enfin être sans conteste établie » (cf. longue analyse in M. Angenot, ‘Les champions des femmes…’, PU du Québec, 1977, p. 75-77). L’attribution par Brunet à A.-F. Boureau Deslandes n’est pas retenue par Jean Macary, le biographe de cet auteur. Le lieu de publication est fictif, il s’agit sans doute d’Amsterdam. La date, imparfaitement imprimée sur la page de titre, pourrait laisser croire qu’il s’agit de 1712, erreur souvent reprise; il s’agit bien de 1741. Le frontispice intitulé « La boëte à Pandore » est l’oeuvre du graveur et marchand d’art amstellodamois Pieter Yver (1712-1787). (Gay I, 258). Coupes frottées. Rares rousseurs. Bon exemplaire, couverture en papier dominoté de l’époque conservée.