Du gouvernement, des Moeurs, et des Conditions en France avant la Révolution, avec le Caractère des principaux personnages du règne de Louis XVI.

Véritable édition originale, de premier tirage. Elle est parue sans nom d’auteur, en 326 pages et un feuillet final d’errata non chiffré. L’achevé d’imprimer porte la mention: « Imprimé chez Jean Piere Treder » [sic]. Le testament politique de Sénac de Meilhan. Refusant le genre polémique des ouvrages consacrés par ses contemporains à la défense de l’Ancien Régime, Sénac se livre à une analyse lucide et sans concession de la France prérévolutionnaire : les institutions monarchiques, les hommes, les moeurs, etc. Loin de considérer l’esprit philosophique comme un danger pour l’État, il regrette que le pouvoir n’ait pas eu les moyens d’en appliquer les principes aux objets de l’administration. Il voit dans la chute de la royauté plus une « dissolution qu’une révolution », précipitée par l’incurie des hommes en place et la mise à l’écart de ceux qui auraient pu sauver le régime dont Turgot. Apprécié par Senancour comme Stendhal, cet ouvrage était considéré par Sainte-Beuve comme « un des meilleurs de cette littérature de l’émigration » (‘Causeries du Lundi’, X, 120). Sur cet ouvrage, « meilleur titre de gloire de l’auteur, aujourd’hui encore irremplaçable témoignage sur les institutions politiques et administratives de la France prérévolutionnaire (…), à ma connaissance, le seul ouvrage écrit par un praticien de l’administration sur les institutions dont il avait pu acquérir, au long de sa carrière, une connaissance expérimentale et directe », cf. P. Escoubé, « Sénac de Meilhan Grand administrateur de l’Ancien Régime et juge de ses institutions », ‘La Revue administrative’ (PUF), 35e Année, n°206 (mars-avril 1982), p. 129-142 (Barbier, II, 550. Vielwahr, ‘Senac de Meilhan’, Bibliographie, p. 246. Manque à Martin & Walter). Bel exemplaire, très bien relié à l’époque de demi-maroquin rouge à coins, très frais, imprimé sur beau papier vergé bleuté.