Conversations nouvelles sur divers sujets, dédiées au Roy.

Troisième édition, publiée quelques mois après l’originale parisienne (Barbin, 1684), dont elle reprend fidèlement le texte. Elle est illustrée d’un frontispice représentant plusieurs groupes de personnages « en conversation » dans la grande galerie de Versailles, richement meublée et décorée. L’ouvrage se divise en deux parties : I. De la magnificence, De la politesse, De l’absence, De la douceur, De la fierté, De l’inclinaison, De l’air galant, Du mensonge. II. De l’ennuy sans sujet, De la manière d’écrire des lettres, De la gloire, Du comte d’Albe — cette dernière section contient le célèbre essai De la poësie françoise jusques à Henry Quatrième. Ce recueil marque une inflexion décisive dans l’histoire littéraire : « nous ne sommes plus dans le territoire du roman, ni même à la zone frontière (…). Nous entrons dans un territoire nouveau : le genre de la réflexion morale (…). L’auteur, sentant que la mode des longs romans de l’âge baroque était passée, a simplement cherché à l’adapter au goût nouveau » (Van Delft, Le moraliste classique, p. 93 sq.). Les œuvres morales de Madeleine de Scudéry connurent un large succès public ; madame de Maintenon contribua activement à leur diffusion à travers l’Europe. Celle que l’on appelait alors « l’illustre Sapho », « la Reine du Tendre » ou encore « la souveraine des Précieuses » s’imposa ainsi comme l’une des principales ambassadrices de l’esprit français. (Mongrédien, ‘Oeuvres de Georges et Madeleine de Scudéry’, n° 135. Tchemerzine-Scheler, V, 788). Petit accroc de papier sans atteinte au texte, en tête de la page 269. Bel exemplaire, très frais, assez grand de marges, dans sa première reliure de vélin rigide.