Vues d’un citoyen.

Première édition collective dans laquelle Chamousset réunit sept mémoires d’abord publiés séparément : « Plan d’une maison d’association », « Additions et éclaircissemens », « Lettre critique à l’auteur d’une brochure intitulée : Plan d’une maison et réponse de Chamousset », « Exposition d’un plan proposé pour les malades de l’Hôtel-Dieu », « Mémoire politique sur les enfans », « Sur les revenus de l’hôpital S. Jacques », « Plan général pour l’administration des hôpitaux du royaume & pour le bannissement de la mendicité ». Magistrat à la Cour des Comptes, médecin de formation et philanthrope, Claude-Humbert Piarron de Chamousset (1717-1773) est cité parmi les précurseurs de la sécurité sociale et des systèmes assuranciels de santé. Admiré de Voltaire et de Rousseau, il consacra sa fortune à la réforme des hôpitaux et de l’assistance publique. Il transforma sa maison en hôpital, offrant gratuitement soins et indemnité compensant le temps perdu. Il fut aussi l’initiateur des associations de secours mutuels, où chaque travailleur, moyennant une modeste cotisation hebdomadaire, pouvait s’assurer un traitement médical. Dans ce recueil, Chamousset expose également des projets touchant à la mendicité, à la protection de l’enfance et à l’administration des hôpitaux, qui s’avéreront prophétiques. L’ouvrage s’inscrit dans un vaste mouvement de réformes sociales et sanitaires au XVIIIe siècle, auquel il apporte une contribution majeure. Chamousset est aussi l’inventeur de la « Petite poste » parisienne, service de courrier local à tarif réduit, qui suscita un vif débat. (Goldsmiths, Online Catalogue, n° 9272.8-1 suppl. INED, 3575) Relié avec : – [PIARRON DE CHAMOUSSET (Claude-Humbert) ou HERBERT (Claude-Jacques)], Observations sur le commerce des grains, Amsterdam, chez Michel Lambert et Humblot [i.e. France], 1759. (4), 60 p. Chamousset selon Musset (‘Bibliographie agronomique’, 1810, n° 1448) ou Herbert selon Barbier. L’adresse d’Amsterdam est fictive ; l’impression est vraisemblablement parisienne (permission tacite accordée en 1759 à Jacques Chardon, Cat. BnF, ms. fr. 21994, n° 926). L’auteur soutient que la libre circulation des céréales favorise l’équilibre des approvisionnements et que la réglementation des prix, en perturbant le marché, accentue les crises, anticipant ou rejoignant les conceptions physiocratiques de l’économie (cf. G. Weulersse, ‘Mouvement physiocratique’, p. XXIII). – AVIS SUR LE COMMERCE DES GRAINS & de toutes autres denrées qu’on peut transporter par les rivières d’Aîne, d’Oise & de Seine, S.l.n.d. [1764], 16 p. Projet destiné à favoriser la liberté du commerce et de la circulation des grains et d’autres marchandises par la création d’une compagnie de transport fluvial. (Goldsmiths’-Kress, n°9974. Higgs, n°3163). – MÉMOIRE SUR LE TIRAGE DE BATEAUX PAR LES BŒUFS, s.l.n.d. [1764]. 28 p. Suite du projet précédent, proposant de remplacer les chevaux des chemins de halage par des bœufs ; le montage de la compagnie y est détaillé et chiffré, et l’organisation juridique présentée en articles conclusifs. – PROSPECTUS DE L’ETABLISSEMENT D’UNE MAISON D’ASSOCIATION, en faveur des Filles de Boutique, Ouvriers & Domestiques. [Paris], Imprimerie de Grange, 1762. 8 p. Projet destiné à offrir abri et soins aux femmes les plus exposées de la société, d’abord publié dans le Mercure de France (mai 1762) et resté sans suite. Epidermure au plat supérieur, auréole en marge inférieure des trois premiers feuillets, quelques rousseurs éparses ; p. 121-126 de la seconde partie brunies. Bon exemplaire.