Tableau des Piperies des femmes mondaines. Où par plusieurs histoires, se voyent les ruses & artifices dont elles se servent.

Troisième édition, à la sphère, que Brunet qualifie de « la plus recherchée ». Considérée comme la plus complète et l’édition définitive, elle servit de modèle aux rééditions modernes. L’un des sommets de la misogynie au XVIIe siècle, à tel point que certains y ont vu une oeuvre parodique ou satirique, lecture que la critique contemporaine a depuis écartée. Le style, direct et souvent grossier, s’inscrit dans une rhétorique de l’invective, où la virulence accusatrice prime sur toute prétention morale. Au début du XVIIe siècle, alors que la présence et l’influence des femmes s’affirment tant à la cour que dans la société urbaine, un discours misogyne virulent resurgit, alimentant la « Querelle des femmes », vaste controverse sur la nature et la place des femmes dans la société. L’ouvrage, demeuré anonyme et probablement dû à un ecclésiastique, s’inscrit pleinement dans ce contexte polémique. Il est divisé en quatorze chapitres aux titres évocateurs : « Description de la femme lascive ; Des maux que cause le sale plaisir de la chair ; Des châtiments et peines ordonnés contre les adultères ; Des ruses et artifices de la femme pour perdre l’homme le plus sage ; De la superfluité des habits des femmes », etc. (Brunet V, 625. Gay, III, 1169 ; Rahir, ‘Elzevier’, 2827). Quelques piqûres et rousseurs éparses. Bon exemplaire, en reliure de vélin rigide de l’époque.